RFI – Reportage Afrique du 15 avril 2024, « Tunisie: Tabarka et Aïn Draham, destinations privilégiées de l’écotourisme » / 2’28
Lilia Blaise : C’est à l’entrée du fort génois de Tabarka, une bâtisse du XVIe siècle surplombant la Méditerranée, que nous rencontrons Rania Mechergui, native de la région et randonneuse insatiable.
Rania Mechergui : C’est une attraction importante de la ville de Tabarka, il y a tout le monde qui vient ici pour découvrir cette île et entendre l’histoire des Génois qui ont vécu sur cette terre.
Lilia Blaise : Mais le fort n’est qu’une étape des circuits que proposent Rania avec son agence d’écotourisme, Dar El Ain, qu’elle a fondée en 2017.
Rania Mechergui : Tabarka, depuis les années 1960, c’était toujours la destination du tourisme culturel, le jazz, la beauté de la ville, mais on n’a jamais pensé à la Tabarka de l’intérieur, les zones rurales de Tabarka, la Kroumirie en général. Il y a à l’intérieur des forêts, une population qui a un savoir-faire très, très, très important, une cuisine très diversifiée, mais on n’a jamais pensé à valoriser tout ça à travers le tourisme.
Lilia Blaise : Mais aujourd’hui, Rania s’adresse à une autre clientèle avec des circuits de randonnées et des rencontres chez les artisans.
Rania Mechergui : Il y a une gamme de clientèle tunisienne qui cherche ce genre d’expérience, qui cherche à découvrir le pays, qui cherche à faire découvrir la nature et les bonnes pratiques dans la nature à leurs enfants.
Lilia Blaise : À Aïn Draham, dans une maison de campagne au fond d’un sentier, le cabanon de Casa Del Fromagio est rempli à craquer de Tunisiens qui viennent découvrir des fromages affinés.
Haykel Abidi : On finit l’expérience par dégustation de fromage à l’état cru.
Lilia Blaise : Haykel Abidi a lancé ce projet après plusieurs années passées en Europe, où il a découvert l’importance du tourisme autour des produits de terroir.
Haykel Abidi : Je fais autour de ce produit, donc un produit écotouristique, un produit durable, un produit qui sort de l’ordinaire, dans une ambiance campagnarde à Aïn Draham, à 650 mètres d’altitude, la neige, le froid.
Lilia Blaise : Pour Zeineb, 39 ans, une cliente de la capitale, ce genre d’initiative devrait être plus valorisée.
Zeineb : Moi, j’adore ! Je goûte les nouveaux fromages à chaque fois, et on vient à Tabarka chaque année avec ma famille. Pour moi, c’est vraiment le genre de tourisme qu’il faut plus, la nature, le plein air, de beaux paysages.
Lilia Blaise : Les indicateurs touristiques dans le gouvernorat de Jendouba, où se trouvent Tabarka et Aïn Draham, sont en hausse ces dernières années, à la fois grâce à l’afflux des vacanciers algériens, mais aussi de ce regain d’intérêt des Tunisiens pour ces régions. Par Lilia Blaise, Tabarka, RFI.