RFI – Chronique La vie ici – du 16 décembre 2020 « Le riz-popo de Port-Gentil »
– La vie ici ce matin, à Port-Gentil, au Gabon, où l’on va déguster ce matin le riz-popo. Bonjour Boursier Tchibinda.
– Bonjour, Nathalie.- Alors, c’est vrai qu’on connaît Port-Gentil pour son activité pétrolière, pour sa plage Sogara, un peu moins peut-être pour ce riz traditionnel. Pourtant c’est aussi l’emblème de la ville.
– Oui, Nathalie, se rendre à Porg, c’est l’acronyme de Port-Gentil, sans se prêter à ce rituel culinaire, c’est comme visiter Paris sans admirer sa Tour Eiffel. C’est une institution, un emblème de la ville. Alors qu’est-ce que le riz-popo ? Eh bien, c’est un riz en sauce, agrémenté à la façon « popo ». C’est avec ce terme populaire de « popo » que l’on désigne ici les ressortissants de plusieurs pays d’Afrique de l’ouest comme le Bénin et le Togo.
– Et ce sont, donc, Boursier, ces communautés qui ont importé cette façon de cuisiner le riz ?
– Oui, Nathalie, c’est ça, en agrémentant de sauce kombo, de légumes, de spaghettis et de viande, grillée ou mijotée dans une sauce tomate. On le déguste de bon matin, dans un de ces nombreux espaces ouverts à la périphérie de la ville. Alors, n’imaginez pas que vous êtes tranquillement assis face à votre assiette. Tout ça se passe vraiment sans protocole, et souvent il faut jouer des coudes pour être le premier servi avant d’aller au travail. Bousculade assurée.
– Et Port-Gentil, Boursier, est la seule ville du Gabon où l’on trouve le riz-popo ?
– Non, Nathalie, ce plat est aussi connu à Libreville, à Lambaréné, Franceville, mais c’est aux Portgentillais que revient le mérite d’instaurer cette tradition du riz-popo comme une gourmandise pas chère et accessible à tous à partir de 500 francs CFA.
– Vous parliez tout à l’heure du rituel du riz-popo, en quoi consiste-t-il ?
– Natalie, le rendez-vous du riz-popo, souvent c’est aussi l’occasion de se rencontrer, de discuter et d’échanger sur des sujets d’actualité de la veille, ou tout simplement de faire un peu de « kongossa ».
– C’est-à-dire ?
– Le « kongossa », c’est dire du mal de son conjoint, ou de son voisin, de discuter des petits problèmes du quotidien. Bref, c’est un moment pour bien démarrer sa journée. Et comme la journée commence ici à Port-gentil, Nathalie, je m’en vais déguster du riz-popo en vous souhaitant une bonne journée à vous et aux auditeurs de RFI.
– Merci, Boursier, bon appétit à vous. À bientôt.
– Merci, Nathalie.