RFI – Chronique Le conseil santé du 28 décembre 2022, « Envenimation : que faire en cas de morsure de serpent? »
Caroline Paré :
Professeur Jean-Philippe Chippaux, bonjour.
Pr Jean-Philippe Chippaux :
Bonjour.
Caroline Paré :
Vous êtes directeur de recherche à l’IRD (l’Institut de Recherche pour le Développement). Quelles sont les bonnes réactions lorsque l’on a été mordu par un serpent ou que l’on est témoin de cette situation ?
Pr Jean-Philippe Chippaux :
La première chose à faire, c’est d’emmener le patient le plus vite possible dans un centre de santé. Il faut le traiter le plus rapidement possible avec les bons produits.
Caroline Paré :
Et en termes de gestes ? On sait qu’il y a parfois des rumeurs, des conseils de la communauté sur les premiers gestes pour venir justement porter secours à cette personne mordue. Est-ce qu’il y a, par exemple, des choses surtout à ne pas faire ?
Pr Jean-Philippe Chippaux :
Oui, il y a des choses à ne pas faire. D’abord, mettre un garrot par exemple. Le garrot risque d’aggraver la situation, il [ne] faut pas inciser la morsure ou la plaie parce que là aussi on aggrave la situation puis en plus on peut infecter la plaie. Et puis, surtout ne pas mettre de produits dangereux, d’acide, de pas brûler la partie mordue, etc.
Caroline Paré :
Et ne pas aspirer le venin…
Pr Jean-Philippe Chippaux :
Ça ne sert à rien…
Caroline Paré :
Parce qu’il peut arriver que certaines personnes soient tentées de le faire.
Pr Jean-Philippe Chippaux : Oui, mais ça sert à rien. C’est pas dangereux, ni pour celui qui aspire ni pour le patient, mais ça n’a strictement aucune efficacité.
Caroline Paré :
Et pourquoi c’est si important de connaître les populations de serpents pour lutter
efficacement contre l’envenimation ?
Pr Jean-Philippe Chippaux :
Parce que chaque espèce de serpents a ses habitudes, a ses comportements qui vont permettre le contact homme-serpent, et donc par conséquent, si on connaît mieux les serpents, on sait quand il y a un risque de contact donc de morsure. Près de la moitié des morsures ne sont pas suivies de symptômes.
Caroline Paré :
Est-ce qu’il existe des anti-venins qui couvrent une grande diversité d’espèces de serpents ?
Pr Jean-Philippe Chippaux :
Absolument, c’est ce que l’on privilégie maintenant. Ce sont les polyvalents qui couvrent en principe toutes les espèces dangereuses d’une région.
Caroline Paré :
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