RFI – Chronique transport du 10 juin 2024, « BlaBlaCar à la conquête du monde »
Marina Mielczarek : Nicolas Michaux, bonjour.
Nicolas Michaux : Bonjour !
Marina Mielczarek : C’est très peu connu que BlaBlaCar, on connaît avec les voitures, mais les bus…
Nicolas Michaux : C’est ça, BlaBlaCar ça existe depuis … 2006, historiquement sur le covoiturage, donc on est effectivement très connus en France pour ça. Et c’est vrai qu’on fait aussi du bus, en France et également à l’international, plein de pays, au Brésil, en Inde, au Mexique, partout en Europe. L’idée derrière ça, c’est de rassembler en une seule et même application, plein de solutions de transport partagé.
Marina Mielczarek : Quand on dit une application, donc c’est sur Internet. Nicolas Michaux : Oui, c’est vraiment des lignes que nous on opère sous notre marque BlaBlaCar. L’Italie, le Portugal, les Pays-Bas, la Suisse également. Et puis après on a au Brésil, en Pologne ou en Ukraine, on a également des partenaires de bus qui vendent leurs lignes sur notre application.
Marina Mielczarek : Et Nicolas Michaux, le marché qui est en pleine expansion en ce moment, c’est l’Inde.
Nicolas Michaux : Quelque chose qui est important et qui existe dans tous les pays du monde depuis environ un an, c’est l’inflation, qui encourage de plus en plus d’automobilistes à partager leur trajet, avant tout pour des raisons économiques.
Marina Mielczarek : Sur tous les continents du monde, là où vous travaillez, au Brésil, en Inde, en Europe ?
Nicolas Michaux : C’est ça. On est présents aussi en Turquie, et là-bas vous avez des taux d’inflation qui dépassent les 50% de temps en temps, donc forcément, quand vous êtes un automobiliste et que vous devez faire le plein, et bien vous êtes encouragé à partager vos frais d’essence, donc c’est pour ça que le covoiturage se développe partout dans le monde.
Marina Mielczarek : Alors, vous dites que vous êtes bien placé à être implanté en France parce que le gouvernement vous aide.
Nicolas Michaux : Oui, c’est déjà un pays qui covoiture énormément. Le gouvernement a lancé … la principale mesure forte, c’est la prime covoiturage de 100 euros. Concrètement, si vous êtes conducteur et que vous n’avez jamais covoituré, en commençant à partager vos trajets, vous pouvez toucher 100 euros. Par rapport à l’an dernier par exemple, on a aujourd’hui en France une augmentation du nombre de Français qui covoiturent de 20% sur les trajets- domicile-travail mais aussi sur les trajets…
Marina Mielczarek :… grâce à cette prime ? Nicolas Michaux : Alors il y a plusieurs phénomènes, il y a la prime, il y a aussi l’inflation qui joue beaucoup, donc c’est difficile de détacher les deux, mais clairement, depuis le début d’année, on a des centaines de milliers de conducteurs en France qui ont touché déjà cette prime.
Marina Mielczarek : Et cette aide gouvernementale n’existe pas sur vos autres marchés, brésilien ou indien.
Nicolas Michaux : C’est ça. Donc la France continue de mener la voie, on va dire, sur le covoiturage. En revanche, ce qu’on constate c’est que partout dans le monde, les régulateurs se posent des questions, essayent de réfléchir à comment mettre en place d’autres mécanismes d’incitation financière.
Marina Mielczarek : Vous voulez non seulement les voitures, les cars, mais vous nous cachez aussi quelque chose parce que l’avenir de BlaBlaCar se jouera aussi sur le rail …
Nicolas Michaux : L’idée, en effet, c’est de rassembler au sein d’une même application toute l’offre de transport partagés.
Marina Mielczarek : Merci infiniment, Nicolas Michaux.
Nicolas Michaux : Merci beaucoup.
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