RFI – Chronique Lignes de défense du 24 octobre 2021, « Le SNA «Suffren»: «Toujours vainqueur, jamais vaincu» »
Franck Alexandre : Rade de Toulon le long d’un quai de la base navale, une coque noire, 99 mètres de long, voilà le Suffren. Sur la coupée, Laurent Coggia, son capitaine.
Laurent Coggia : Moi, je suis commandant de l’équipage bleu du Suffren. J’ai effectué mon premier cycle, mon premier déploiement avec le Suffren ces 4 derniers mois. Auparavant j’étais le commandant en second de l’équipage d’armement donc qui a descendu le Suffren depuis Cherbourg jusqu’à Toulon.
Franck Alexandre : 120 jours en mer, 3000 heures en plongée, le Suffren a coché toutes les cases. Véloce, grâce à ses barres de plongée en x, discret, endurant, avec un tel bateau l’escadrille de sous-marin nucléaire d’attaque entre dans la cour des grands sourit le capitaine de frégate.
Laurent Coggia : Le Suffren est un sous-marin de nouvelle génération qui apporte une rupture dans les capacités des forces sous-marines françaises. Effectivement un sous-marin deux fois plus grand, deux fois plus gros, qui est également beaucoup plus discret, qui a une capacité d’emport d’armes tactiques, d’armes de combat deux fois plus importante qu’un sous-marin type Rubis et qui apporte de nouvelles capacités opérationnelles aux forces sous-marines en particulier, celles de la mise en œuvre de nageurs de combat et puis son sas nageurs qui est natif du sous-marin. Et la deuxième capacité dont j’ai parlé, c’est la capacité de frappe contre la terre, avec l’avènement du missile de croisière naval, qui équipait déjà les frégates multi-missions, et qui désormais équipe le Suffren.
Franck Alexandre : Pour pénétrer dans les entrailles du Suffren, il faut emprunter une écoutille. Attention à bord secret défense pas d’enregistrement, pas de photo, pour saisir par exemple le sas qui permet aux nageurs de combat de quitter le bateau sans avoir à emprunter comme autrefois les tubes lance-torpilles.
Laurent Coggia : Le sous-marin a une capacité à opérer de manière discrète, dans
n’importe quel espace et donc de déployer des petites forces capables de produire des effets stratégiques majeurs en toute discrétion.
Franck Alexandre : Sur la coque du Suffren, une révolution il est possible d’y greffer un hangar amovible.
Laurent Coggia : Dry deck shelter est en fait dédié à la mise en œuvre du propulseur sous-marin qui est un mini sous-marin. Tu peux rentrer et sortir de ce hangar de pont qui permet de déployer des forces spéciales sur de grandes distances. C’est une démultiplication des capacités de forces spéciales par rapport à ce dont les forces sous-marines françaises disposaient jusqu’à maintenant.