RFI – Chronique Transports du 11 août 2018, « Algérie (série 3/3) : la diversification de l’économie, tech et start-up »
« Circulaire, tout en fenêtres, le hub du parc Dounia, consacré aux nouvelles technologies, domine Alger. À l’intérieur, ils sont 200, étudiants, jeunes experts, à participer à un hackathon, un concours organisé par une école d’informatique pour développer des projets d’innovation numérique sur les objets connectés ou le traitement de données. Parmi les participants, l’équipe d’Amrouch Faouzi. »
Amrouch FAOUZI : On compte développer une solution pour le supply chain…
Journaliste : Les chaines d’approvisionnement…
Amrouch FAOUZI : Exactement. Il y a un problème quand on veut identifier un produit. Donc, on [ne] sait pas si c’est de la contrefaçon ou pas. Donc on va implémenter le blockchain du fournisseur initial jusqu’à celui qui produit le produit final. Si le projet fonctionne, donc on peut gagner une incubation, on peut fonder des startups, et donc ça peut être intéressant pour nous.
Ce concours est parrainé par le JIL-FCE, la section “jeunes” de la principale organisation patronale algérienne. Mohamed SKANDER son président, lui-même entrepreneur dans la finance, est convaincu du vivier que représente la jeunesse entrepreneuriale algérienne, notamment dans les nouvelles technologies, et de la nécessité de l’aider à surmonter ses difficultés.
Mohamed SKANDER : On a bien sûr, des freins sur le financement, la bureaucratie, mais le vrai souci qu’on a identifié c’est plutôt sur la culture d’entreprise. Que nos jeunes membres, ou même les jeunes entrepreneurs en général, comprennent leur marché, apprennent à lever des fonds. Ça prend encore du temps mais c’est visible en fait. On a plein de jeunes qui commencent à
s’intéresser à l’entreprenariat, qui commencent un projet, peut-être se trompent une fois, se relèvent, continuent. Donc c’est quelque chose qui se diffuse de plus en plus.
Le JIL-FCE sensibilise les jeunes entrepreneurs au e-commerce ou à la levée de fonds, édite des guides pratiques. Karim FERCHAOUI est impliqué dans ces activités: il sait que ce potentiel peut se concrétiser très rapidement. Il l’a lui-même expérimenté avec son entreprise DIVONA qui propose des services de télécommunication aux professionnels.
Karim FERCHAOUI : On existe depuis 2004, nous avons commencé à 5, aujourd’hui nous sommes 250 personnes. Nous sommes l’un des acteurs majeurs des télécommunications en Algérie, leaders dans plusieurs secteurs. Nous avons évolué également vers le financement alternatif pour les projets numériques. Jusqu’à présent nous nous sommes attelés à connecter des individus ou
encore des entreprises entre elles. L’avenir c’est qu’on va connecter également des objets et là, le potentiel est multiplié par 10.
Les télécoms ont été ouvertes au privé au début des années 2000.Le privé représentait alors moins de la moitié du PIB algérien, aujourd’hui il y contribue à plus de 70%.
David Baché, de retour d’Alger, RFI.