Relations internationales /

Structurer et argumenter une explication

B1

FORMAT CLASSE INVERSÉE

Apprenez à vos apprenant(e)s à organiser des idées pour présenter les enjeux d’une situation comme le fait Carlos Lopes en parlant de l’Afrique.


Domaine : Relations internationales /

Niveau : B1 /

Préparation au DFP : Oui

Durée : 1h

Savoir-faire langagier(s) : Expliquer les enjeux d’un axe de développement. Organiser sa présentation.

Outils langagiers : Articulateurs logiques et chronologiques. Mise en relief.

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Utilisation de la fiche en classe inversée

La séquence pédagogique s’articule en deux temps.

EN AUTONOMIE sur Apprendre le français avec TV5MONDE :

  • regarder et comprendre une vidéo
  • se familiariser avec les outils langagiers utiles pour réaliser une tâche

EN CLASSE :

  • réfléchir au fonctionnement des outils langagiers
  • réaliser une tâche de communication professionnelle

Transcription de l'audio

TV5Monde-  « Et si… vous me disiez toute la vérité » ©TV5MONDE, 2021

 

Denise Epoté, journaliste :
Alors, votre affirmation selon laquelle l’Afrique est l’avenir du monde est à l’opposé de celle que tiennent certains économistes qui estiment que les indicateurs sur le continent, notamment les taux de croissance, sont illusoires. Alors qui croire ? Vous ou eux ?

Carlos Lopes, professeur à l’université du Cap, ancien secrétaire exécutif de la CEA1 :
Moi, je crois que c’est facile de faire la démonstration comme je l’ai fait dans le livre, que les trois méga tendances mondiales, la démographique, la climatique, la technologie, dépendent en grande partie de ce qui va se passer en Afrique. D’abord parce que nous vivons dans le continent une transition démographique où les taux de fertilité sont en train de baisser lentement, plus lentement que dans le reste du monde, au moment même où l’ensemble de la planète vit un vieillissement, ce qui va placer cette transition, dans un contexte complètement différent de tout ce qu’on a vu, vécu jusqu’à maintenant historiquement. Et une des conséquences, c’est que la jeunesse africaine devient l’avenir du monde, puisque depuis un certain nombre de décennies, on attendait que le vieillissement soit plus lent, et c’est le contraire qui est en train de se passer. Pour ce qui est du climat, c’est un peu le même phénomène. Nous ne pouvons pas envisager un monde où il y a une transition écologique, notamment une transition climatique, avec les modèles du passé. Donc il va falloir innover, il va falloir faire différemment. Et les retardataires ont un avantage : ils n’ont pas besoin de passer par les mêmes étapes que ceux qui les ont précédés. Donc nous avons beaucoup d’avantages pour cette transition. Et pour ce qui est des technologies, normalement, les gens mettent beaucoup de poids sur l’innovation, sur le fait que la propriété intellectuelle est contrôlée par un certain nombre de pays, donc la valeur associée à ces logiciels, à cette capacité, dépend d’un écosystème qui n’existe pas en Afrique, avec des compétences qui n’existent pas en Afrique. Par contre, ils oublient très souvent que plus on intensifie la technologie dans les produits, plus ils sont appellatifs à des jeunes plutôt qu’à des vieux.

C’est clair que les vieux ne vont pas utiliser des technologies très avancées pour des raisons évidentes. Donc la jeunesse étant en Afrique, elle est indispensable pour la consommation. Ce qu’il faut par contre, c’est que les marchés africains, les pays africains ne soient pas dépendants seulement de la consommation de produits
fabriqués par d’autres, qu’ils ne soient pas nécessairement portés sur une démographie qui ne prend pas en compte la mobilité humaine et qu’ils soient capables aussi de faire partie des solutions pour les changements climatiques plutôt que d’être seulement dans les niveaux de l’adaptation. Et donc c’est ces transitions de grande envergure qui vont définir un peu l’avenir du monde.

[1] CEA : Commission économique pour l’Afrique

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