Publié le 14 septembre 2021
Entretien avec Alessandra Massi, lauréate 2021 avec mention du Diplôme de Didactique du Français sur Objectifs Spécifiques (DDIFOS).
Titulaire d’un diplôme de hautes études du français en traduction portugaise et en FLE, Alessandra Massi est enseignante à l’Alliance Française de Brasília au Brésil depuis 12 ans. Elle nous présente son projet pédagogique : « Former au français les militaires partant en mission dans un pays francophone ».
Mon parcours est un peu atypique. Ma première formation était en ingénierie agroalimentaire. Suite à ma remise de diplôme, je suis allée vivre en France et je suis tombée amoureuse de la langue française. J’ai pu tout d’abord apprendre le français là-bas et j’ai passé la certification DALF C2. C’est alors que j’ai décidé de changer de voie et d’approfondir plutôt mes connaissances en langue française. Donc j’ai suivi deux formations dans le domaine du français professionnel, sans même connaître le FOS à cette époque – Préparation au Français du Tourisme et de l’Hôtellerie et Préparation au Français des Affaires – j’ai vraiment eu l’envie de connaître d’autres facettes du français !
Ainsi, ayant la certitude de poursuivre mon parcours professionnel dans cette voie, j’ai complété ma formation par une professionnalisation en FLE, par un diplôme de hautes études du français en traduction portugaise et, très récemment en même temps, par un Master 2 en FLE et la formation DDIFOS.
Pour ajouter à mon éventail de l’enseignement du français, je suis également examinatrice-correctrice DELF-DALF et formatrice d’examinateurs-correcteurs de ces diplômes. En outre, je conçois et dispense des cours de français à des candidats au concours diplomatique brésilien.
L’Alliance Française de Brasília reçoit, grâce à des partenariats, un nombre croissant de militaires ayant pour but de partir en missions dans des pays francophones. Ils ont donc besoin d’apprendre la langue française. En plus, étant donné que le Brésil participe aux efforts de paix de l’ONU depuis sa première opération et que son travail est de plus en plus reconnu, le français devient une langue importante pour ce public. Ainsi, l’offre d’un cours spécialisé « Former au français les militaires partant en mission dans un pays francophone » peut attirer davantage des militaires voulant participer à des missions de ce genre.
Au travers de l’approche actionnelle, cette formation vise à donner la capacité aux militaires à réaliser, en français, leurs principales tâches professionnelles lors d’une mission à l’étranger, comme échanger pour entrer en contact, s’orienter et indiquer la direction, décrire un lieu, parler d’une urgence médicale et donner des ordres en milieu militaire et à la population civile, etc.
Basé sur un lexique spécialisé, ce programme de formation prend pour cible des phrases et expressions clés, la pédagogie du projet et les tâches : on essaie de mettre les militaires en situation, c’est-à-dire comme s’ils étaient dans un pays francophone et qu’ils doivent réaliser des tâches en français. La formation a une durée d’un semestre, soit 32 séances à raison de deux séances par semaine (1h40 chacune). Il compte aussi sur un effectif de 10 apprenants par groupe.
Pour les militaires, la véritable valeur ajoutée concerne leur capacité de communiquer en français, afin d’assurer la sécurité dans une zone de conflit, de surveiller des processus de paix dans les régions sortant d’un conflit et de former et / ou d’aider les forces militaires nationales. Il s’agit vraiment de faciliter l’interaction des militaires brésiliens dans ces milieux avec les publics francophones.
L’effectif militaire brésilien en mission vers un pays francophone est important, mais il y aussi des militaires qui occupent des postes qui demandent la maîtrise de plus d’une langue (ex : dans les ministères). C’est pourquoi il existe une réelle demande de l’apprentissage du français militaire au Brésil. Par ailleurs, les militaires brésiliens participent à plusieurs missions de paix et nombreux affirment que le français facilite l’interaction non seulement avec ceux qui participent aux missions, mais aussi avec la population francophone locale.
Ce projet sur le français militaire s’unit ainsi à une démarche d’offre des cours de français professionnel dans les Alliances Françaises du Brésil et compte sur un important soutien de l’Ambassade de France au Brésil.
La première chose, je dirais qu’il faut être très motivé et avoir du temps pour suivre la formation complète. Passer le DDIFOS a été vraiment très important pour moi, d’abord pour enrichir mes connaissances, pour rechercher des informations de spécialité et pour me permettre de connaître d’autres voies du français. Au niveau personnel aussi, j’ai pu entrer en contact avec d’anciens militaires qui avaient étudié avec moi, ça permet de rétablir le contact, mais également d’en créer des nouveaux avec des personnes du milieu concerné. De manière générale, c’est un enrichissement professionnel et personnel !
~ Propos recueillis par Cindy Tran
Dossier DDIFOS tutoré par François Renaud
Titre du dossier |
Former en français les militaires partant en mission dans un pays francophone |
Domaine |
Militaire |
Secteur | |
Métier(s) concerné(s) | Militaires – armée de Terre, armée de l’Air, Marine nationale et policiers. |
Objectif général de la formation envisagée |
Être capable de réaliser en français les tâches professionnelles suivantes :
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Public | Militaires et policiers |
Niveau d’entrée | A2 (Niveau A1 acquis) |
Durée totale de la formation envisagée | 64 heures (1 semestre) |