Publié le 28 janvier 2020
Entretien avec Ramon Martinez François, Lauréat 2019 du Diplôme de Didactique du Français sur Objectifs Spécifiques (DDIFOS)
Ramon Martinez François est professeur de français à l’Institut Français d’Haïti, ainsi qu’à l’école Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. Il a accepté de répondre à nos questions pour présenter son projet pédagogique : « Former au français professionnel les serveurs/serveuses d’un restaurant en Haïti »
J’ai débuté mon parcours professionnel par une formation de 3 ans pour devenir professeur des écoles en maternelle et en primaire.
En parallèle, j’ai poursuivi ma formation professionnelle dans des domaines très variés : les arts, la langue française, l’informatique et la protection civile. Par la suite, j’ai commencé à donner des cours à l’Université Nationale des Arts de Port-au-Prince, ainsi que dans des écoles américaines et des écoles de formation de maîtres.
Aujourd’hui, je suis professeur de français à l’Institut Français d’Haïti, ainsi qu’à l’école Ste Thérèse de l’Enfant Jésus qui utilise un programme du CNED.
De 2013 à 2016, le Ministère du Tourisme et des Industries Créatives (MTIC) a décidé de repositionner Haïti comme destination touristique internationale.
Les professionnels du secteur ayant été incités à développer leur activité, c’est à partir de ce moment-là qu’un fort besoin de formation en français du tourisme et de l’hôtellerie a été constaté par l’Institut Français.
Nous avons commencé le projet, tout d’abord, par une série de questionnaires adressés aux serveurs, ce qui nous a permis de découvrir leurs journées de travail. Ensuite, nous avons contacté des managers dans le but de déceler les problèmes auxquels ils pouvaient être confrontés au quotidien.
Puis, nous nous sommes rendus à deux reprises dans des restaurants, avec une grille en main afin d’évaluer concrètement les besoins spécifiques du secteur de la restauration. Enfin, nous avons interviewé une étudiante en 2ème année de formation hôtelière qui venait d’effectuer un stage dans le restaurant d’un hôtel.
A l’issue de cette enquête, le compte rendu nous a permis de mettre en lumière des problèmes grammaticaux à l’écrit comme à l’oral. Malgré une population plutôt francophone, des soucis de communication, de reformulation ou encore de lexique ont été constatés, ce qui peut poser problème lorsqu’on s’adresse à un marché international et des clients très exigeants.
La formation que nous avons mise en place est une formation très complémentaire, qui permettra, je l’espère, à de nombreux professionnels du secteur d’aborder plus sereinement les enjeux liés au français professionnel du tourisme et de l’hôtellerie en Haïti. J’ai moi-même beaucoup appris grâce à cette formation.
~ Propos recueillis par Laetitia Hedengren