Publié le 3 octobre 2019
L’enseignement du français est au cœur des cursus de l’Université de l’Énergie et des Ressources Naturelles de Sunyani, au Ghana. Dans ce pays anglophone, il s’agit de la seule université publique ghanéenne à avoir rendu le français obligatoire pour tous les étudiants pendant 5 semestres – et tout particulièrement le français à visée professionnelle.
M. Max Oratio Amuzu, responsable du centre de passation TEF et DFP, nous en dit plus sur la place du français professionnel dans son université.
Je me présente, Max Oratio Amuzu, je suis professeur de français à visée professionnelle à l’UENR de 2016 à ce jour, initiateur du programme Bachelor of Art in Professional French, Membre du comité de rédaction du programme, et responsable du centre de passation TEF et DFP de la CCI Paris Île-de-France.
L’UENR a été créée avec pour mission principale de dispenser un enseignement supérieur et d’entreprendre des recherches dans les domaines de l’énergie et des ressources naturelles. Notre objectif est de former et d’encourager nos étudiants à devenir des professionnels bilingues (anglais – français) pour faire face au monde du travail contemporain très compétitif.
L’Université, située dans le centre du Ghana dans la région de Bono, accueille entre 1500 et 2 000 étudiants environ chaque année en génie civil, mécanique, électricité et pétrolier. Elle propose également des formations dans les domaines du Tourisme-hôtellerie, de l’Entreprenariat et Finances, de la Biologie, de la Technologie de l’Information, des Mathématiques et Statistiques, et bien d’autres.
Dans tous les cursus, les cours de français professionnel sont obligatoires. En moyenne, les étudiants, lorsqu’ils arrivent à l’université, ont un niveau A1/A2 en français langue étrangère. En effet, au lycée, ils apprennent le français mais les écoles sont souvent mal équipées et n’ont pas le matériel adapté. De plus, c’est surtout l’enseignement écrit qui est privilégié, et il y a peu de pratique de l’oral.
Les étudiants ont 2h de cours de français professionnel par semaine, sur 14 semaines. Pour les cours, nous utilisons le manuel Objectif Express. Donc au niveau 300, c’est-à-dire en 3e année de licence au Ghana (la licence dure 4 ans), nous travaillons avec Objectif express 2. Et dans l’année, les étudiants avaient jusqu’à maintenant la possibilité de passer le Diplôme de français des Affaires B1 ou B2, en fonction de leur niveau.
Tout d’abord, l’Université souhaite rendre obligatoire la passation des Diplômes de français des Affaires en 3e année. L’établissement prend à cœur cet objectif de certification pour que nos étudiants aient à la fin de leur cursus, en plus de leur licence, un diplôme qui évalue leur niveau de français.
Nous avons également des projets dans le domaine du français de la santé. Nous avons en effet un nouveau cursus pour les infirmiers et le gouvernement est en train de faire construire un Centre Hospitalier Universitaire dans la ville. Nous aurons donc également à former le personnel.
L’intérêt est très important. N’oublions pas que le pays est entouré de voisins francophones : à l’est par le Togo, à l’ouest la Cote d’Ivoire et au nord par le Burkina.
Le gouvernement en place souhaite intensifier les échanges avec ces pays de la sous-région. Il y a donc une vraie politique en faveur du français portée au niveau gouvernemental. Et il y aura de plus en plus d’emplois bilingues proposés sur le marché du travail en Afrique de l’Ouest.
De plus, le Ghana a une très bonne réputation en matière de formation en ingénierie informatique et mécanique. Nos étudiants ont souvent des opportunités d’emplois de part et d’autre des frontières. Mais jusqu’alors, la barrière linguistique les a parfois empêchés de saisir ces opportunités.
Nous en parlons désormais beaucoup aux étudiants. Nous faisons un grand travail de sensibilisation, nous avons même créé un programme radiophonique francophone sur le campus. Je sens les étudiants de plus en plus mobilisés, informés sur les avantages de l’apprentissage du français pour trouver plus rapidement du travail à la sortie de l’Université.
Nous avons en effet créé une licence en français professionnel l’année dernière – un Bachelor of Art in Professional French. Il s’agit de la première licence en français professionnel sur le continent africain.
Elle est destiné aux professionnels qui travaillent déjà en tant que professeurs de français. Ces professeurs veulent se spécialiser et profiter des mesures qui seront mises en place par le gouvernement en faveur du français. Ils passeront également un Diplôme de français des Affaires en 3e année.
De manière générale, nous sommes très fiers de disposer dans notre Université d’installations modernes et d’un personnel hautement qualifié tel que des Maîtres de Conférences, des Professeurs pour aider, encadrer et mieux répondre aux besoins de nos étudiants en matière d’excellence académique.
Je vous invite donc de tous les quatre coins du Ghana, de l’Afrique et du monde entier à venir vivre une expérience UENR (où nous pensons que « l’excellence n’est pas seulement une compétence, mais aussi une attitude; notre attitude ») et à entrer en contact avec nous pour un échange de vues et d’expériences.
Pour contacter M. Max Oratio Amuzu :
max.amuzu[at]uenr.edu.gh
Examen(s) : TEF / DFP /
Adresse : Berekum Rd PO Box 214
Téléphone : +233 26 238 4333 / +233 24 285 6117
Site internet : www.uenr.edu.gh/